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Reportage international

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  • À Dublin, les drones livreurs bousculent le quotidien des habitants
    Ce qui aurait pu relever de la science-fiction il y a encore quelques années est bien réel à Dublin, la capitale irlandaise : des repas peuvent désormais arriver par les airs. Pizza, cafés, repas... Certaines commandes sont aujourd’hui livrées directement chez l'habitude, à l’aide de drones. Pour l’instant, une seule entreprise propose ce service. Mais cette petite révolution technologique est loin de plaire à tout le monde.  De notre correspondante à Dublin, Seamus Doyle vit dans un quartier résidentiel, à l’ouest de Dublin, là où s’est installée une start-up spécialisée dans la livraison par drones. Depuis, son quotidien a changé : il ne supporte plus les vols incessants au-dessus de sa maison. « Il y en a un autre qui passe maintenant ! Ça fait dix minutes qu’on est là et on en a vu quatre passer ! On entend un bourdonnement constamment, qui passe au-dessus, c’est comme si une voiture traversait votre jardin ! C’est agaçant quand vous aviez l’habitude de simplement profiter de votre extérieur et de la faune,qui désormais est effrayée par les drones ! Nous avons un arbuste fruitier dans le jardin qu’on doit toujours protéger des oiseaux et maintenant, on n’a plus besoin de le protéger, car les oiseaux ne nichent plus ici », déplore-t-il. Seamus n’est pas le seul à être agacé. Avec d’autres habitants, il a fondé le collectif « Drone Action Dublin 15 » : « Les drones perturbent des personnes sensibles au bruit, des gens qui essaient de dormir pendant la journée parce qu’ils travaillent la nuit. Mais il y a aussi des préoccupations concernant la vie privée : ces drones ont des caméras. On nous dit qu’ils n’enregistrent pas, mais ils regardent bien dans les jardins pour déposer les livraisons ! » À lire aussiEn Inde, la livraison ultra-rapide des objets du quotidien et des repas explose Une réglementation qui reste à établir  La start-up derrière ce service prévoit déjà de s’étendre au sud de Dublin. Elle n’est pas seule : Iona, arrivée il y a quelques mois, tente, elle aussi, de s’implanter. Or ici, pas de pizzas ou de fast-food, leurs drones transportent des colis de 10 à 20 kilos, ciblant les zones rurales et mal desservies, comme l’explique le dirigeant français, Étienne Louvet : « Il y a de plus en plus de e-commerce, de plus en plus de colis, mais c’est la chose la plus compliquée à livrer pour les logisticiens, surtout dans les zones qui n’ont pas une densité de population élevée. Donc, on va laisser une partie des zones rurales sans accès à des produits ! » Le secteur de la livraison par drones décolle donc à toute vitesse en Irlande, ce qui pousse certains politiques à réclamer une réglementation rapide. « En réalité, les habitants du quartier ont été traités comme des cobayes, pour un service non testé et non réglementé, condamne John Walsh, conseiller municipal à l’ouest de Dublin. Je pense que certaines livraisons par drone – par exemple de produits sanguins ou de produits médicaux – sont tout à fait acceptables, mais ce dont nous parlons ici, c’est d'une livraison à grande échelle de fast-food ! Ce n’est donc certainement pas un service essentiel ou nécessaire ! » Amazon et Google veulent aussi se lancer dans la livraison par drones, pour tout type de produits. Fixer des règles devient nécessaire, afin d'éviter avant que le ciel irlandais ne se transforme en jungle aérienne.  À lire aussiLivraisons à domicile : un modèle déjà à bout de souffle ?
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  • Japon: Rehausser le plafond des heures supplémentaires «mettrait en danger les salariés»
    Au Japon, la nouvelle Première ministre, Sanae Takaichi, a déclenché une véritable tempête. Elle qui est ultralibérale sur le plan économique exige que les Japonais travaillent davantage. Elle a donc ordonné que l'on rehausse, voire que l'on supprime, le plafond maximal d'heures supplémentaires exigibles des salariés. Actuellement, il est fixé à 45 heures par mois ou 300 par an – contre 220 seulement en France, à titre de comparaison. Sauf que, tous les ans, d'innombrables Japonais sont victimes du surtravail. Jusqu'à en mourir, souvent. De notre correspondant à Tokyo, Il y a dix ans, Matsuri Takahashi s'est suicidée. Le soir de Noël, cette jeune fille de 24 ans s'est jetée du toit de l'immeuble où elle habitait, épuisée physiquement et nerveusement, car son employeur l'avait contrainte à faire une centaine d'heures supplémentaires. Depuis, une loi portant son nom limite le nombre maximal d'heures de ce type que l'on peut exiger des salariés. C'est ce dispositif que la Première ministre veut abroger ou, à tout le moins, considérablement assouplir. Cela désespère Yukimi Takahashi, la mère de Matsuri: « Le plafond des heures supplémentaires ne peut pas être haussé, et encore moins supprimé. Cela mettrait en danger des millions de salariés. Ce serait donc irresponsable, voire criminel. Mais enfin, le gouvernement a-t-il donc oublié ce qui est arrivé à ma fille ? Elle est morte pour rien, tuée par son travail et son employeur. Dix ans ont beau avoir passé, je m'en veux toujours énormément de ne pas avoir pu lui venir en aide, à l'époque. C'était une jeune fille admirable. Radieuse, aussi, jusqu'à ce qu'elle commence à travailler. Mais ensuite, elle a été détruite, broyée, anéantie. Pourquoi ? C'est terrible. Elle me manque tellement. » Les sondages indiquent que seuls 6% des Japonais souhaitent travailler plus. Ces salariés tokyoïtes, en tout cas, ne sont pas demandeurs : -  « Assouplir la loi, donner plus de libertés aux employeurs, ça augmenterait la pression qui pèse sur les salariés et les oblige à se dépenser sans compter pour leur entreprise, explique cette employée. Pour nous, ce serait encore plus difficile de refuser de travailler jusqu'à la déraison. » - « À la fin des années 1980, comme tous mes collègues, je ne rentrais du boulot qu'à 23 heures, se remémore cet autre employé. Mais, depuis, les entreprises ont fait des efforts pour humaniser les rythmes de travail. Cela paraît la moindre des choses, donc, selon moi, il n'y a pas à revenir en arrière. » - « Moi, je veux profiter à fond de ma jeunesse: ma priorité, dans la vie, ce sont mes relations sociales et mes loisirs, pas le travail. Du coup, continuer à en faire le moins possible au bureau, ça me convient très bien. » – « Je fais énormément d'heures supplémentaires, cela m'épuise mais je n'ai pas le choix: si je refusais, ce serait considéré comme un manque de dévouement à mon employeur, donc cela nuirait à ma carrière. » Chaque année, plusieurs dizaines de Japonais meurent d'avoir trop travaillé: ils sont victimes, par exemple, d'un AVC ou d'un infarctus fatal survenu au bureau. L'an dernier, plus de 200 salariés se sont aussi suicidés ou ont tenté de mettre fin à leurs jours car ils n'en pouvaient plus sur le plan professionnel. Enfin, on a dénombré près de 4 000 demandes d'indemnisation pour de graves problèmes de santé mentale liés au travail. C'est trois fois plus qu'il y a quinze ans. À lire aussiJapon: Sanae Takaichi, une Première ministre face à une montagne de défis
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  • La mode des bals Régence
    Le Royaume-Uni célèbre ce week-end l’une de ses autrices les plus célèbres : Jane Austen, née le 16 décembre 1775. Il y a 250 ans. On lui doit six romans, dont Orgueil et Préjugés, Raison et Sentiments, Emma. De sa vie, on connaît peu de choses, mais son œuvre a chroniqué la période de la Régence anglaise. Une période qui connaît un regain de popularité depuis quelques années, aidée par les adaptations télévisuelles et les séries comme Bridgerton. Comme l’a constaté Emeline Vin à Londres.   À lire aussi«Love and Friendship», la Lady Susan de Whit Stillman
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  • Ukraine: une «météo des drones» sur Telegram, outil pour prévenir la population d'attaques ciblées
    L’Ukraine est sous pression russe alors que les négociations se poursuivent. Sur le front, l’armée ukrainienne recule franchement. Le mois dernier, les troupes russes ont avancé de plus de 300 km2, soit le double d’octobre. À l’arrière, la Russie fait pleuvoir chaque jour des centaines de missiles et de drones. Des frappes devenues le quotidien des Ukrainiens qui se sont adaptés et ont mis en place une « météo des drones » sur la messagerie mobile Telegram. De notre correspondant à Odessa,  Dans le sud de l’Ukraine, une alerte aérienne retentit dans toute la région d'Odessa. Mais pas de mouvement de foule vers les abris. Les gens regardent leur téléphone. Sur l’écran, des fils Telegram indiquent en temps réel la nature de la menace :  si c’est un drone ou un missile et où vont les projectiles. En clair, s’il faut se mettre à l’abri ou non : « Moi, d’habitude, explique une jeune femme, je surveille trois ou quatre canaux en même temps pour vérifier l’information. Ça permet d’avoir quelque chose d’à peu près exact. » Ces canaux Telegram ne sont pas tenus par des institutions, mais des bénévoles. Dans un café au sud d'Odessa, nous rencontrons Nikita, 23 ans. C’est un pseudo qu’il s’est donné. Son canal est suivi jour et nuit par 170 000 internautes dans la région. C’est devenu le monsieur météo des drones : « D’où vient l’information ? Qui me l’a donnée ? Comment et pourquoi ? Je ne peux pas vous le dire. Pour avoir ces données, il faut un certain niveau d’accès. Des militaires y ont accès, parce qu’ils sont impliqués, connectés à certains systèmes. C’est de là que proviennent ces informations et moi, je les reçois d’une certaine manière. » Comment vous organisez-vous ? Quand les alertes arrivent le matin, l’après-midi ou la nuit, quand dormez-vous ? « Mon organisation du temps est un peu chaotique. Comme vous l’avez dit, une alerte peut survenir à n’importe quel moment : la nuit, le matin, le midi. J’ai un job en télétravail. Souvent, les attaques surviennent en soirée ou la nuit. Parfois, je dois me faire remplacer, mais j’essaie de maintenir le rythme. Généralement, je m’endors vers six heures du matin. » Des fils Telegram qui peuvent faire des erreurs. Le mieux c’est de se mettre à l’abri dès qu’il y a une alerte. Mais, après quatre ans d’une guerre usante, aucun Ukrainien ne suit réellement ces consignes. À lire aussiUkraine: Odessa, la cité des bords de la mer Noire, frappée au quotidien par la Russie
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  • Ukraine: au cœur de la guerre, le musée Khanenko consacre une exposition aux arts africains
    Au début de la guerre en Ukraine, les collections du musée d'art Khanenko, situé au cœur de Kiev, ont été évacuées dans des zones plus sûres. Depuis 2022, le musée a tout traversé : des explosions ont endommagé le bâtiment, et le personnel doit désormais jongler avec les coupures d'électricité quotidiennes. Pourtant, il reste dynamique grâce à une équipe qui a pris la décision de mettre en avant des espaces géographiques et culturels encore peu connus des Ukrainiens. L'exposition actuelle du musée, Africa Direct, fait partie de cette démarche d'ouverture de l'Ukraine sur le monde. Elle révèle aussi des points communs entre des cultures et des pays qui, bien qu'éloignés géographiquement, partagent certaines luttes, et certaines aspirations. Le reportage de notre correspondante Emanuelle Chaze à Kiev est à retrouver dans son intégralité dans le podcast Accents d'Europe. À lire aussiGuerre en Ukraine: la spoliation des biens culturels par la Russie est «systématique, généralisée et organisée»
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